Une nouvelle création N’JOY n’est pas, et ne sera jamais à perspective d’auto-satisfaction. Voilà pourquoi nous nous servons également et avant tout de la mémoire collective afin de bâtir nos imaginaires. La mémoire collective, ce sont ces souvenirs communs qui nous lient et contribuent à nous bâtir une identité collective.
Nous sommes en pleine réunion créative chez N’JOY. Le sujet du jour est : “La nouvelle version de notre aventure Wanted Dollars”. Il est alors question de créer des personnages que les enfants devront aider pour donner plus de sens à l’animation. Il y aura 15 protagonistes typiques du monde du far-west… Mais lesquels ? On ne peut définitivement pas sauver 15 cowboys et indiens… À la simple évocation de cette idée, chaque collaborateur regarde alors dans le vague, perdu dans ses pensées et ses souvenirs.
Les propositions s’enchaînent alors : “Il pourrait y avoir le tenancier du saloon !”, ou encore “le banquier, comme dans Lucky Luke, avec sa casquette et ses bretelles !”. Tout le monde est actuellement plongé dans ce qui s’appelle sa propre “banque de données mentale” ou encore “notre mémoire collective”, et c’est grâce à elles que nous parvenons à concevoir les personnages et univers de N’JOY
Mais c’est quoi, “une banque de données mentale ?”
Depuis votre enfance, vous avez vu des films, des séries, des dessins animés, lu des livres, des bandes dessinées, écouté de la musique, peut-être assisté à des concerts, des spectacles, des festivals, on vous a raconté des histoires, vous vous êtes promenés dans la nature, dans la ville, ou à la mer… Et chacun de ces instants sont en vous, dans votre mémoire consciente ou inconsciente. Ces souvenirs génèrent des façons de matérialiser votre pensée lorsque quelque chose est évoqué, et ils composent votre propre banque de données mentale.
Un petit exemple ? Commençons simplement avec les 2 mots “lapin blanc”. À peine avez-vous lu cette association que vous avez imaginé le lapin du monde d’Alice au Pays des Merveilles, ou bien Judy Hoops de Zootopie, ou encore Roger Rabbit, qui sait ? Peut-être avez-vous tout simplement visualisé un lapin blanc dans sa ferme, ou dans un jardin, donc, vous y avez-vu de l’herbe verte, ou de la paille sur laquelle il est en train de dormir ? Était-il en train de grignoter une carotte ou bien l’imaginiez-vous de profil, en train de vous regarder ? Tant d’associations d’idées et de possibilités, uniquement grâce à votre banque de données mentale !
Et c’est ainsi que sont conçus les imaginaires chez N’JOY. Décors, histoires, personnages, ils viennent tous de nos données mentales communes quand nous les créons. Loin de nous pourtant la volonté de faire transparaître ces inspirations sur le terrain, car nos aventures possèdent un ADN propre à elles, la touche N’JOY qui va favoriser l’imagination de l’enfant, et non la baliser.
Une fusion entre inspiration et mémoire collective
Nous ne pouvons bien entendu pas compter uniquement sur nos propres inspirations pour concevoir nos univers. Ils en deviendraient trop interpersonnels, trop “signés” de la part de l’équipe création. Il faut que chacune et chacun puisse s’y retrouver, en priorité les enfants ! Une nouvelle création N’JOY n’est pas, et ne sera jamais à perspective d’auto-satisfaction. Voilà pourquoi nous nous servons également et avant tout de la mémoire collective afin de bâtir nos imaginaires. La mémoire collective, ce sont ces souvenirs communs qui nous lient et contribuent à nous bâtir une identité collective. Nous connaissons tous certainement des événements de notre histoire, que nous l’ayons vécue ou pas. C’est ainsi que nous générons en nous des souvenirs aussi complexes que simples, tels que “le Tyrannosaure était un dinosaure féroce”, ou encore “Le loup est toujours le méchant de l’histoire”. Est-ce vrai ou faux ? Là n’est pas la question, mais bien de comprendre que nous avons depuis notre plus jeune âge ces souvenirs partagés avec une grande majorité des autres.
Vous comprenez donc, à partir de là, comment PILOU, la mascotte de N’JOY est né iguanodon ! Il incarne plusieurs notions de notre mémoire collective, à savoir le l’histoire (notre propre histoire et celle que nous racontons), l’enfance (oui, les enfants aiment les dinosaures, ils fascinent, sont des “gentils monstres” qui rassurent car ils n’existent plus), l’imagination (le dinosaure est un animal que l’on imagine ou que l’on représente car il nous est impossible de le faire de façon véritable), et enfin, l’iguanodon est le premier dinosaure a avoir été décrit ! Avant même que le mot “dinosaure” n’existe ! PILOU ne pouvait donc pas être d’une autre espèce ! Il est devenu, pour N’JOY, l’incarnation de ce (et de ceux) qui nous lie.
C’est ainsi que la mémoire collective va baliser notre terrain de création. Il sera ensuite agrémenté de nos inspirations pour toute nouvelle création N’JOY.
Reconnaître pour mieux connaître
Chaque membre de l’équipe de création N’JOY va avoir ses propres inspirations qui vont contribuer à créer un melting-pot d’idées et enrichir nos imaginaires. C’est ainsi que, par exemple, partant d’une simple animation scientifique lors de sa genèse, notre aventure LABOFOLIES a peu à peu grandi, en allant chercher des éléments de Flubber, Retour vers le Futur, ou encore Neo Cortex du jeu vidéo Crash Bandicoot ! Nous poussions le concept d’une animation ludique et scientifique jusqu’à devenir une aventure ludo-pédagogique autour de la science dans un univers cartoon. Chaque participant y reconnaîtra ce qu’il voudra ! Et si il en fait sa propre interprétation avec ses propres données, c’est encore mieux !
Toutefois, il est toujours amusant d’entendre des enfants s’exclamer “on dirait Popeye !” en découvrant notre animateur costumé en marin dans l’aventure AQUABYSS, et nous pouvons parfois être surpris par ce que nous aurons généré dans l’imagination des enfants… et des adultes !
Quelles sont nos inspirations ?
Elles sont nombreuses, hétéroclytes, réminiscentes et rassurantes. Elles font pour la plupart partie de la conscience collective, sans basculer vers le cliché. Vous pouvez vous aussi, si vous vivez nos aventures N’JOY, vous poser la question. A qui vous fait penser le personnage de Sabadel de l’aventure ITZAN ? A Indiana Jones ? A Rick O’Connell ? Et sa Majesté de l’aventure GHALAÉ ? Serait-ce le Petit Prince que vous avez reconnu ? Ou bien Ulysse 31 ? Tout est possible !
Pourquoi la banque de données mentale est-elle si importante ?
Créer des univers entiers composés d’imaginaires, de personnages hauts en couleurs, de visuels et de décors demande une curiosité perpétuelle. Une ouverture à un maximum de domaines possibles afin de l’enrichir pour pouvoir continuer à mettre sur pied de belles aventures pour les enfants.
Et il n’est jamais trop tôt pour éveiller cette sensibilité chez l’enfant, qui, même s’ il a besoin de rituels sécurisants étant jeune, commence dès son plus jeune âge à concevoir sa propre banque de données mentale. Il observera, écoutera, ressentira beaucoup de choses qui s’implanteront en lui et lui permettront alors d’établir des connexions conscientes ou inconscientes à chaque instant. Voilà qui devrait, par exemple, vous convaincre de proposer à votre enfant un nouveau dessin animé une fois qu’il aura regardé la Reine des Neiges pour la seizième fois (et vous octroyant ainsi le droit de vous libérer, délivrer d’une fameuse chanson gravée, malgré vous, dans votre banque de données mentale…).
En résumé, la banque de données mentale est en chacun de nous et c’est en nous ouvrant à la nouveauté et la découverte que nous la complétons. C’est une façon de penser qui nous permet, chez N’JOY, de continuer, années après années, de prendre autant de plaisir à mettre sur pied nos aventures !
Pour aller plus loin...
Allez, pour conclure de façon ludique, à vous de répondre à cette question : À votre avis, quelles furent nos inspirations lorsque nous avons créé l’aventure MONSTRIBILIS, dans laquelle le craintif Jack Lafrousse doit affronter ses peurs afin d’effrayer 28 monstres sortis d’un mystérieux jeu de société ? Nous attendons vos banques de données mentales avec impatience !